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Louise Ferté
« L’école laïque et l’enseignement de la morale dans la deuxième moitié du XIXe siècle »

Colloque annuel du séminaire de philosophie politique « Penser la transformation ».


Mercredi 29 avril 2015. 10h00.

Université de Montpellier 3, site Saint Charles.

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Au XIXe siècle, l’État français cherche à prendre le contrôle de la mission d’éducation des jeunes français, contre la mainmise de l’Église catholique, notamment sur le plan de la morale.

Ainsi, l’enseignement de la morale est un enjeu central sous la Deuxième et la Troisième République française, puisqu’il polarise les deux buts que l’institution scolaire étatique se dit poursuivre. Pour les partisans d’une école indépendante de toutes les Églises particulières, la morale doit d’une part encourager l’émancipation des sujets vis-à-vis de toute autorité, qu’elle soit religieuse ou politique. D’autre part, associé à l’instruction civique, l’enseignement de la morale doit appuyer la fondation d’un nouveau régime politique, la République, dans un rapport modifié à l’Église, sans toutefois exclure le religieux comme nous le verrons.

Au-delà de ces visées explicites, il est nécessaire de considérer les enjeux politiques sous-jacents à la création de cette nouvelle école laïque, censée permettre l’égalité des individus au sein de la République. Il s’agira alors de distinguer les discours sur l’éducation de ceux qui construisent l’école laïque contre la domination de l’Église, et la logique structurelle de cette institution, dont la rupture doit être questionnée à partir de la question de la reproduction des rapports de production. La morale y apparaît comme un enjeu central de la substitution de l’Église par l’école dans l’appareil d’État.